Article de Presse du 4 septembre 2020 dans la Libre Belgique

Libre Eco week-end | La start-up de la semaine

Il est coutume de dire qu’aucun secteur d’activité n’échappera au tsunami de la révolution numérique. Les uns après les autres, ils sont impactés, plus ou moins fortement, par la digitalisation. La pandémie de Covid-19, à cet égard, n’a fait qu’accélérer cette lame de fond.

Certaines entreprises et professions, que l’on croyait a priori à l’abri, sont aujourd’hui contraintes – mais s’agit-il d’une contrainte dès lors que le numérique permet de gagner en efficacité et d’élargir la cible de clients potentiels ? – de digitaliser, tout ou partie, de leur activité. Un exemple : les entreprises de pompes funèbres !

Pour avoir travaillé durant huit ans dans une entreprise du secteur, Danilo Abraini sait de quoi il parle : « Quand j’ai démarré, en 2010, tout se faisait encore de façon manuscrite alors qu’il s’agit de tâches assez répétitives. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises de pompes funèbres fonctionnent comme ça ». Précédemment actif dans le commerce de matériel informatique, M. Abraini s’est rendu compte qu’il n’existait pas d’outils logiciels adaptés au secteur des pompes funèbres (secteur qui, selon des chiffres officieux, compterait en Belgique « entre 200 et 400 » sociétés). Il a alors fait appel à un ami d’enfance, François Ducobu, informaticien, pour bâtir une plateforme en ligne répondant aux besoins du secteur.

Un gros travail préparatoire a été nécessaire avant de pouvoir lancer Funeral Manager. « Ce n’était pas simple à développer, explique l’entrepreneur. D’une part, chaque entreprise de pompes funèbres travaille de façon différente. D’autre part, les réglementations diffèrent d’une région à l’autre en Belgique. » D’abord testé auprès d’une entreprise de Quiévrain, le logiciel en ligne (Software-as-a-Service ou SaaS) Funeral Manager voit officiellement le jour lors de la création de la société ADDF Software en juillet 2016

« Notre plateforme a été conçue pour répondre aux besoins du secteur des pompes funèbres, insiste Danilo Abraini. Notre ambition était également d’avoir un outil dans le ‘cloud’, simple d’utilisation et surtout personnalisable. » Parmi les fonctionnalités de Funeral Manager, on retrouve les basiques que tout logiciel de gestion peut offrir (encodage, devis, facturation, planning,…). MM. Abraini et Ducobu ont aussi enrichi leur plateforme en connectant une série de partenaires funéraires à l’interface. L’entreprise cliente est donc capable d’interagir avec des fournisseurs ou prestataires de services directement à partir de leur logiciel.

Premiers pas en France, avant les Pays-Bas

Autre atout : Funeral Manager a bâti une base de données – « le Wikipédia des entreprises de pompes funèbres », dixit M. Abraini – où on retrouve une kyrielle d’informations pratiques sur les administrations communales, les cimetières, les églises, les maisons de repos, les hôpitaux, etc. Enfin, tout récemment, Funeral Manager s’est aussi dotée d’une application mobile, la première du genre en Belgique, qui permet au personnel de pompes funèbres d’être connecté avec leur entreprise.

Aujourd’hui, Funeral Manager s’impose comme leader sur le marché du logiciel funéraire en Belgique. La start-up, qui est basée à Nivelles et emploie cinq personnes, a pu compter sur le soutien du fonds W.IN.G. by Digital Wallonia. « Cela a nous a permis de grandir et de nous structurer de manière plus rapide et efficace », se félicite le CEO. Funeral Manager a notamment créé une succursale à Lille, en 2019, afin de s’ouvrir au marché français. L’objectif est de se lancer aux Pays-Bas d’ici trois ans.